Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Un peu, passionnement, à la folie
Un peu, passionnement, à la folie
Un peu, passionnement, à la folie
Derniers commentaires
5 septembre 2007

la liste 66

Eric Stalner nous avait déjà montré son goût pour les vieilles voitures, les ambiances de polars et la route sur laquelle l’aventure guette l’automobiliste ou l’auto-stoppeur comme dans « Blues 46 ». Dans ce dernier album paru, l’univers d’Eric Stalner prend de l’ampleur ; il quitte les petites routes sinueuses du Lot pour une aventure américaine sur le ruban de la route 66. 

Drame familial 

Le récit s'ouvre sur un enterrement, celui d'une jeune femme que rien ne semble différencier du commun des mortels, cependant le mari est persuadé qu'elle a été victime d'une machination et non d’un banal accident de la circulation. Nous sommes le 25 avril 1961 dans une petite ville d’Illinois et le contexte politique joue un rôle prépondérant puisque c’est à cette époque que John Fitzgerald Kennedy s’impliquait dans le débarquement dans la Baie des Cochons. Mais en quoi la mort de cette jeune femme, mère d’un garçon d’une dizaine d’années, est-elle liée à cette initiative politique ? Très rapidement, le lecteur ne sait plus qui croire : est-ce que le père veut protéger son fils, est-ce que sa femme et lui se déchiraient, est-ce qu’il l’a tuée ?
L’ambiance du drame est soulignée par les décors sinistres ou nocturnes ; la nuit fait peur mais elle protège aussi celui qui se cache. L’action est rapide, le temps est compté et le drame familial bascule vers le roman d’espionnage.

Drame politique 

L'auteur profite du contexte pour ternir l'image angélique de JF Kennedy, qui aurait eu intérêt à ce que certaines personnes se taisent à tout jamais. On repensera à cette occasion à la mort mystérieuse de Marylin Monroe. L’Amérique est « un monde dans lequel l’envie et le désir dominent la pensée… le monde nouveau est né. Un monde libre d’entreprendre et de garantir la réussite sociale à toute personne qui en vaut la peine, un monde dans lequel un sourire éclatant de star, une belle coupe de cheveux sont plus importants qu’une conviction profonde… »
Le père en fuite avec son fils est la victime de ce monde nouveau, il ne sait plus à qui faire confiance, il n’est plus sûr de connaître sa femme. Ses techniques de fuite, de filature laissent présager qu’il est un homme d’action, habitué de la traque.
Eric Stalner se fait plaisir et dessine les voitures mythiques de l’époque : l’Eldorado avec ses ailes profilées ou encore la Tucker, cette voiture avec trois phares à l’avant pour laquelle un ingénieur en avance sur son temps s’est ruiné !
Il n’y aurait pas de route 66 sans ses stations service folkloriques, et là encore le héros tombe sur un étrange pompiste qui tire l’album vers les polars modernes à la James Ellroy!
L’auteur a réalisé un mélange des genres qui pourrait laisser perplexe tant il semble improbable! Ce n’est qu’avec les dernières pages que le lecteur commence à comprendre sur quelles routes l’auteur veut l’emmener !

Ce récit est donc un titre engagé car à travers Kennedy, Eric Stalner touche aussi le président actuel mais au-delà de tous ces points noirs, « La liste 66 » est aussi une déclaration d'amour à une certaine Amérique ( celle des belles voitures, des grands espaces, des films noirs des années 50 et 60 ). Les dessins sont superbes, le scénario pourrait devenir un de ces road-movie puisque l’auteur a l’intention de mener cette aventure sur la route 66 pendant 8 albums, correspondant aux 8 états traversés par cette route ! A suivre pour notre plus grand plaisir !

Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Publicité