Le fait du prince.Amélie Nothomb
La première chose qui saute aux yeux, c'est la photo de la couverture, réalisée par Pierre et Gilles sur la demande de la romancière .Amélie tout vêtue de noir ( sa couleur par facilité dit-elle),les mains jointes en prières mais les doigts maculés de sang, une couronne flottant au milieu de fleurs de lotus, des croix mortuaires...gothique mais magnifique!
La deuxième chose qui vous emporte est l'entrée en matière : "Si un invité meurt inopinément chez vous, ne prévenez surtout pas la police.(...) Moyennant quoi, on vous fichera la paix."
La première partie du livre est prometteuse et s'engloutit rapidement; Baptiste Bordave est un pauvre type à la vie fade chez qui le mystérieux et richissime Olaf Sildur choisit de mourir. A partir de là, le roman prend une tournure fantastique et presque kafkaienne, car Baptiste devient Olaf.
Une fois la situation posée, le roman s'enlise malheureusement; Baptiste cherche à découvrir qui est Olaf alors qu'il s'est installé dans une villa sans style à Versailles et qu'il passe son temps à boire du champagne.
Le champagne, boisson préférée de l'auteure, a ici une place d'honneur; Amélie a même inventé un étrange bassin réfrigérant pour y entreposer toutes les plus grandes marques ...
La dernière phrase rehausse la faiblesse du séjour dans la villa, car elle laisse entendre que l'écrivain est imposteur .
Ce n'est pas le meilleur Nothomb, mais c'est un Nothomb avec ses dialogues vifs, quelques phrases alambiquées, une certaine fluidité, des personnages hors-normes ( même si cette fois, ils ne portent pas de noms imprononçables), le mot « pneu » qu'elle place dans tous ses romans , des références musicales et littéraires etc…
Amélie Nothomb parlera de ce roman demain vendredi dans l'émission de Brigitte Kernel, "un été d'écrivain", sur France Inter à 20h10'
Elle sera également la première invitée de la nouvelle émission littéraire de la 5 "la grande librairie" .