Bêtes sans patrie

L'année 2008 a été  excellente côté lectures;je l'avais débuté avec la trilogie de Millenium et l'ai achevé avec un autre coup de coeur ,dans un tout autre style:Bêtes sans patrie de Uzodinma Iweala.

Ce livre est exceptionnel, il ne ressemble à aucun autre,même s’il aborde un thème qu’ont traité Jean Hatzfeld ou encore Ahmadou Kourouma, à savoir celui des enfants soldats.Nous sommes en Afrique,dans un pays inconnu, où une guerre a fait se dresser deux parties de la population l’une contre l’autre. Agu, fils d’instituteur, s’est enfui pour tomber entre les mains du Commandant qui va faire de lui un de ses petits soldats qui apprendront que tuer un homme n’est pas plus difficile que tuer une chèvre. Innocence et perversion s’affrontent à l’intérieur du petit garçon ;il observe et essaie de comprendre l’incompréhensible.

Le point fort de ce livre est sa langue et son style si particuliers et admirablement traduits par Alain Mabanckou ;nous sommes en Afrique, nous entendons ces hommes parler et se "gosiller", ( mêmes les onomatopées sonneront de manière exotique à vos oreilles).Après une phase d’adaptation d’une vingtaine de pages à cette langue étrange, le lecteur sentira les odeurs, la chaleur, la faim, la soif, la peur du jeune Agu. Les dernières phrases sont magnifiques . Ce titre était certainement un des meilleurs de la rentrée automnale 2008.

Vous pouvez voir l'auteur à New york dans l'émission La grande Librairie ici